Les enfants qui grandissent dans un climat difficile peuvent développer une relation trouble avec l’argent. Des chercheurs américains se sont penchés sur cette question.

 
 

On sait qu’une enfance problématique risque fort de nous suivre à l’âge adulte. Cela peut aussi avoir un impact sur notre comportement avec l’argent.

Plusieurs facteurs sont déterminants, précise d’emblée Emily Johnson, étudiante au doctorat à l’Université du Kentucky, cosignataire de l’étude Les traumas du passé : les impacts d’expériences négatives durant l’enfance sur l’attachement, les croyances et comportements face à l’argent et la transparence financière à l’âge adulte.

Le spectre est large : une enfance où il y a eu de mauvais traitements physiques ou psychologiques, de la négligence, des problèmes d’argent ou simplement la façon dont les dépenses étaient abordées au sein de la famille sont susceptibles d’influencer négativement notre rapport à l’argent plus tard, précise la chercheuse, jointe lundi à Lexington.

 

Emily Johnson et son équipe savaient déjà que les enfances difficiles ont de l’influence sur la vie adulte, incluant sur le comportement avec les finances. « En thérapie, on regarde toujours la situation avec cette idée que notre enfance influence nos attitudes maintenant », dit la chercheuse, qui poursuit ses études en économie et finances familiales.

La situation financière de la famille va également influencer la façon d’aborder nos dépenses plus tard.

« Un enfant qui grandit dans un environnement où il ressent un manque de ressources financières risque de développer l’un de ces deux comportements : il pourra avoir un sentiment de manque et aura peur de dépenser, par crainte de manquer d’argent ; à l’inverse, si ses revenus sont meilleurs une fois devenu adulte, il pourrait vouloir dépenser beaucoup pour son image sociale. »

Dans cette recherche, la notion d’attachement est une notion clé.

« On considère une notion d’attachement saine quand l’enfant se sent confortable et protégé par les adultes qui en ont la responsabilité, lit-on dans l’étude américaine. Il sait qu’il peut compter sur ces adultes pour satisfaire ses besoins physiques et émotionnels. Cela va se traduire plus tard dans la vie dans son statut financier. »

La bonne nouvelle est que les résultats de l’analyse des données recueillies concluent que les enfants qui ont reçu un soutien adéquat deviennent des adultes qui vont avoir tendance à moins dépenser. Mais il ne faut pas conclure qu’une enfance heureuse est une protection à toute épreuve contre les problèmes d’argent, prévient Emily Johnson : « En moyenne, le risque est toutefois moins grand. »

L’argent et le couple

Les chercheurs se sont aussi intéressés à l’argent au sein du couple. Ils concluent qu’il y a un lien entre les difficultés d’attachement durant l’enfance et le manque de transparence dans le couple lorsqu’il est question de finances.

Un enfant qui s’est demandé s’il pouvait faire confiance aux adultes, incluant ses propres parents, va avoir un comportement plus méfiant plus tard, explique Emily Johnson. « Il sera moins à l’aise de discuter ouvertement de finances avec son partenaire, dit-elle. La communication va être laborieuse. »

Or, précise la chercheuse, elle-même thérapeute familiale et de couple, les problèmes d’argent sont l’une des principales causes de divorce aux États-Unis.

Les conjoints se rendent en thérapie lorsque le couple bat de l’aile, mais abordent rarement les questions financières, ne voyant pas le lien entre l’un et l’autre.

Même chose pour les thérapies individuelles, où l’on aborde peu les finances, même si elles préoccupent la personne qui consulte, précise Emily Johnson.

Que faire alors si on se rend soudainement compte que l’on a un problème de comportement face à l’argent et que ça peut venir d’une carence qui remonte à loin ?

« Il n’est jamais trop tard pour consulter un psychologue, répond sans hésiter Emily Johnson. Idéalement, un thérapeute qui se spécialise en finances, ou à tout le moins un professionnel qui est à l’aise d’aborder le sujet. »

Les trois chercheurs cosignataires de cette étude ont consulté les données de 500 Américains dans les groupes d’âge de 18 à 75 ans en ligne, par l’entremise du site Amazon Mechanical Turk, qui fournit une base de volontaires.

La principale limite de l’étude, explique Emily Johnson, est la façon dont les participants perçoivent les traumas de l’enfance, et c’est pourquoi elle compte poursuivre les recherches dans ce secteur, encore relativement peu exploré. Elle-même veut s’intéresser aux dettes et à l’effet qu’elles peuvent avoir sur notre bien-être, notre humeur, notre anxiété, voire si cela peut contribuer à des cas de dépression.

 

SOURCE Lapresse

 

Équipe  JCCCAM  Team                                                                                 
Adrien Tchokomeni                                                                                      
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